J'avais un collègue, au bureau, quelqu'un de gentil, de discret. Il était en mission pour quelques temps, un jour il est parti.
Durant ces quelques mois il n'a pas eu l'air de chercher la compagnie.
Comme beaucoup il avait sa vie, ailleurs.
Enfin c'est ce qu'on imagine.
Et puis un soir, à la sortie du bureau, il était là, à discuter avec d'autres collègues, qui fumaient sur le trottoir.
Il avait changé, il était soudain volubile, limite grande gueule, il voulait à tout prix aller boire un coup avec les copains.
Les autres sont rentrés une fois leur cigarette terminée.
On aurait dit qu'il avait bu, mais c'était autre chose. Ce n'était plus la même personne.
Sa bonne humeur était suspecte, même lui ne semblait pas trop y croire.
J'aurais pu aller boire un verre avec lui.
J'ai fui.
En sortant de la cantine, quelques jours après, j'y repensais.
C'est à ce moment là que j'ai commencé à photographier les méduses.
Alain K - Vues d'expositions
Les méduses- Exposition IN OUT- Eté 2010
INOUT
Exposition de la FOG Galerie en collaboration avec La Porcherie
Exposition de la FOG Galerie en collaboration avec La Porcherie
Vernissage le samedi 3 juillet de 15h à 18h
Exposition du dimanche 4 Juillet au dimanche 5 septembre 2010
à la Porcherie
à la Porcherie
avec
Gwenaël Billaud
Sarah Dorp
Vanessa Fanuele
Thomas Fontaine
Alain K
Sylvain Marchand
Damien Pasteur
François-Thibaut Pencenat
Adrien Vescovi
Gwenaël Billaud
Sarah Dorp
Vanessa Fanuele
Thomas Fontaine
Alain K
Sylvain Marchand
Damien Pasteur
François-Thibaut Pencenat
Adrien Vescovi
J'avais un collègue, au bureau, quelqu'un de gentil, de discret. Il était en mission pour quelques temps, un jour il est parti.
Durant ces quelques mois il n'a pas eu l'air de chercher la compagnie.
Comme beaucoup il avait sa vie, ailleurs.
Enfin c'est ce qu'on imagine.
Et puis un soir, à la sortie du bureau, il était là, à discuter avec d'autres collègues, qui fumaient sur le trottoir.
Il avait changé, il était soudain volubile, limite grande gueule, il voulait à tout prix aller boire un coup avec les copains.
Les autres sont rentrés une fois leur cigarette terminée.
On aurait dit qu'il avait bu, mais c'était autre chose. Ce n'était plus la même personne.
Sa bonne humeur était suspecte, même lui ne semblait pas trop y croire.
J'aurais pu aller boire un verre avec lui.
J'ai fui.
En sortant de la cantine, quelques jours après, j'y repensais.
C'est à ce moment là que j'ai commencé à photographier les méduses.
Durant ces quelques mois il n'a pas eu l'air de chercher la compagnie.
Comme beaucoup il avait sa vie, ailleurs.
Enfin c'est ce qu'on imagine.
Et puis un soir, à la sortie du bureau, il était là, à discuter avec d'autres collègues, qui fumaient sur le trottoir.
Il avait changé, il était soudain volubile, limite grande gueule, il voulait à tout prix aller boire un coup avec les copains.
Les autres sont rentrés une fois leur cigarette terminée.
On aurait dit qu'il avait bu, mais c'était autre chose. Ce n'était plus la même personne.
Sa bonne humeur était suspecte, même lui ne semblait pas trop y croire.
J'aurais pu aller boire un verre avec lui.
J'ai fui.
En sortant de la cantine, quelques jours après, j'y repensais.
C'est à ce moment là que j'ai commencé à photographier les méduses.
Les méduses
Alain K août 2007
Alain K août 2007
Ca a commencé par l’idée d’une performance comme j’ai l’habitude d’en faire souvent. Un truc au quotidien, sur plusieurs jours, plusieurs semaines, partir du principe que c’est pas parce que c’est une connerie qu’il ne faut pas la faire.
Alors manger chez soi, ne pas faire la vaisselle, et encore et encore, jusqu’à n’avoir plus rien de propre, finir avec les bols, les tupperwares, se resservir des fourchettes sales, aller au bout, ne plus oser inviter ses amis, ne plus rentrer dans la cuisine.
Et comment ça s’arrête cette connerie ?
Ca rime à quoi tout ça ?
Quelle forme y donner pour pouvoir le justifier ?
Là j’ai pensé à Chris Burden quand il est resté prostré dans un lit dans une galerie pendant 22 jours. Il a dit ensuite : At first it was very hard, the two first days where very boring – au début il s’ennuyait – very painful, and I realised I was’nt near the end. I did’nt see how…How could I go on – il se demandait s’il allait tenir le coup ! By the end of the middle of the 2nd week I began to establish a routine. My days were very full, very rich, and I had a very peaceful feeling – Après ça allait beaucoup mieux – And at the ending, near the closing, I started feeling regrets about leaving – Il ne voulait plus partir ! A sort of feeling like I wanted to stay – and I actually considered staying.
But I knew that if I stay in, that, I should be forced to leave anyway, and that people will considere me crazy – IL A EU PEUR DE PASSER POUR UN FOU !
Et puis il y a eu cette fois où j’au demandé à deux de mes amis de se jeter avec moi à vélo dans le canal St Martin à Paris. On se serait lancés un par un à 5 secondes d’intervalle. Il y aurait eu de la musique, un genre de cérémonie.
Et puis j’ai découvert ce petit film de Bas jan Ader de 1971 dans lequel il se jette à vélo dans un canal d’Amsterdam. Et 4 ans plus tard ce même Bas jan Ader est parti pour traverser l’atlantique dans un minuscule bateau.
On ne l’a jamais revu.
J’ai bien cherché sur Internet des détails plus précis sur cet évènement, je n’ai trouvé que des informations floues.
Tous les matins les gens vont travailler. Ils prennent le train, le bus, le métro, leur voiture. Ils marchent, roulent, tous dans la même direction.
Il ne faut pas trop se poser de questions, sinon on se demande pourquoi.
Et puis parfois quelqu’un s’arrête. Et puis parfois disparaît. Pour une semaine ou pour toujours.
Ma copine Anna, c’est à la gare St Lazare qu’elle s’est arrêtée. Elle n’a pas été travailler. Elle n’est pas rentrée chez elle. Pendant une semaine.
Il ne faut pas trop se poser de questions, sinon on se demande pourquoi.
Et puis parfois quelqu’un s’arrête. Et puis parfois disparaît. Pour une semaine ou pour toujours.
Ma copine Anna, c’est à la gare St Lazare qu’elle s’est arrêtée. Elle n’a pas été travailler. Elle n’est pas rentrée chez elle. Pendant une semaine.
Et puis il y a eu cette fois où j’ai voulu retirer les étiquettes de toutes mes boites de conserve, à la fin c’était très beau. Toutes ces boites de métal cote à cote dans le buffet de la cuisine.
Mais du coup je ne savais plus ce qu’il y avait dans les boites.
Je n’ai rien ouvert, elles sont encore là. Elles prennent de la place pour rien. POUR RIEN
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